L’immeuble de bureau a connu de profonds bouleversements ces dernières années avec, en toile de fond, la volonté de rationaliser les coûts immobiliers. Optimiser les taux d’occupation dans un contexte de travail hybride généralisé, tout en améliorant l’expérience collaborateur, est devenu un enjeu clé pour beaucoup de gestionnaires.
Du point de vue IT, l'enjeu principal d'un immeuble connecté est la consolidation des systèmes et le déploiement d'une infrastructure logicielle robuste. Le Smart Building, dans lequel l’utilisateur peut réaliser l’intégralité de son parcours grâce à son seul smartphone, est la solution plébiscitée par les acteurs de l’immobilier et leurs occupants. Pourtant, le paysage applicatif des sièges sociaux ressemble encore trop souvent à un empilement de solutions ponctuelles déployées sans vision d'ensemble.
Ainsi, il n’est pas rare de trouver au sein d’un même immeuble :
En pratique, l’offre est inaccessible (absence de visibilité globale, obligation de télécharger de nombreuses applications, multiplication des mots de passe), alors qu’elle est très coûteuse pour l’entreprise. En effet, cette fragmentation génère plusieurs problématiques techniques et financières : coûts de licences multiples (chaque solution entraîne son propre coût d'abonnement ou de licence), complexité d'intégration (absence de SSO unifié), silos de données (impossibilité d'avoir une vue consolidée sur l'utilisation des espaces), maintenance dispersée (multiples relations contractuelles et support), expérience utilisateur dégradée (taux d'adoption faible, sollicitation excessive du support IT)…
Une plateforme smart office unifiée permet de résoudre ces problématiques en centralisant :
Pour les équipes IT et techniques, le choix d'une architecture Smart Building doit s'appuyer sur des critères objectifs :
Il s'agit notamment d'examiner la scalabilité de la plateforme en termes de nombre d'utilisateurs supportés, la disponibilité garantie par les SLA uptime, ainsi que les temps de réponse et la performance des API. Le choix entre une architecture cloud native ou monolithique influencera directement ces aspects.
La sécurité et la conformité représentent des enjeux majeurs. La solution doit respecter le RGPD avec un hébergement des données approprié, disposer de certifications reconnues comme l'ISO 27001 ou SOC 2, et proposer une gestion robuste des authentifications et habilitations. Les politiques de backup et de restauration doivent également être clairement définies.
Les capacités d'intégration technique déterminent la fluidité du déploiement. Des API REST bien documentées facilitent la connexion aux systèmes existants, tandis que des connecteurs natifs vers les outils d'entreprise (Microsoft 365, Google Workspace) simplifient l'adoption. L'interfaçage avec les systèmes de contrôle d'accès et IoT, ainsi que la disponibilité de webhooks pour automatiser les workflows, enrichissent les possibilités d'orchestration.
Pour s’assurer de la pérennité de l’investissement, il convient d'analyser la fréquence et le processus de mise à jour, la rétrocompatibilité des API, ainsi que la qualité de l'accompagnement technique et du support éditeur. Une documentation technique complète et une communauté développeurs active constituent des atouts précieux.
Enfin, le TCO (coût total d’acquisition, de l’anglais Total Cost of Acquisition) et le modèle économique doivent être évalués sur une perspective de 3 à 5 ans, en intégrant non seulement les coûts de licence mais aussi les ressources IT nécessaires au run et les coûts cachés liés aux intégrations, formations et évolutions futures.
Alors, logiciel SaaS ou on-prem : quelle est l’option la plus adaptée pour l’immeuble d’un siège social ?
Deux architectures s'opposent sur le plan technique pour la transformation d’un actif en digital workplace, immeuble de bureaux connecté et serviciel :
Les équipes techniques Witco ont étudié en détails ces infrastructures Smart Building et vous trouverez ci-dessous leurs recommandations.
L'architecture SaaS repose sur une mutualisation des coûts de développement et d'infrastructure entre plusieurs clients. Cette approche multi-tenant permet de diviser par 5 à 10 le TCO par rapport à un développement sur-mesure.
La standardisation inhérente au SaaS peut poser problème dans certains contextes :
Le caractère standard d’une telle solution constitue toutefois un obstacle important pour de nombreux clients et leurs sièges sociaux. Plus qu’une simple solution logicielle, l’application Smart Building est également la vitrine de l’immeuble et/ou de la culture de l’entreprise, elle ne peut donc pas être identique à celle d’autres acteurs.
Le choix d'une architecture on-prem sur-mesure offre une maîtrise complète de la solution et une forte personnalisation. Cette approche convient particulièrement aux organisations ayant des besoins très spécifiques, des contraintes de souveraineté strictes ou une expertise technique interne solide.
Lorsqu’une entreprise confie à une agence de développement la conception de A à Z de sa plateforme Smart Building sur-mesure, l'investissement initial se situe entre 300 K€ et 800 K€, selon le périmètre fonctionnel. Le projet mobilise 6 à 18 mois de développement avec une implication forte des équipes IT internes (MOA, architecture, sécurité, infrastructure).
Cette approche implique des engagements récurrents substantiels qui doivent être anticipés dans la stratégie IT : la maintenance applicative représente 15 à 20 % du coût de développement initial par an minimum, l'infrastructure et l'hébergement nécessitent des ressources dédiées (serveurs, bases de données, CDN, load balancing, monitoring), chaque nouvelle fonctionnalité requiert un projet de développement spécifique, les mises à jour de sécurité et des dépendances doivent être planifiées régulièrement, et un support applicatif N2/N3 doit être dimensionné.
Certains aspects méritent une attention particulière dans la durée. L'évolution technologique rapide des frameworks et bibliothèques impose une veille et des mises à jour régulières pour éviter l'obsolescence. La continuité de service repose sur le maintien des compétences techniques, idéalement au-delà du prestataire initial. L'architecture doit être conçue dès l'origine avec une vision de scalabilité pour accompagner la croissance. Le coût unitaire des évolutions peut ralentir l'adoption de nouvelles fonctionnalités si le budget n'est pas dimensionné en conséquence. Enfin, la sécurité de la plateforme dépend directement de la capacité de l'équipe à maintenir une veille active.
Le modèle on-prem trouve sa pertinence lorsque les besoins fonctionnels sont vraiment différenciants et impossibles à satisfaire avec une solution standard, lorsque l'entreprise dispose d'une équipe IT dimensionnée pour assurer le maintien en conditions opérationnelles, ou lorsque des contraintes réglementaires ou de souveraineté l'imposent. Pour les autres cas, notamment lorsque le smart office n'est pas au cœur du métier de l'entreprise, les DSI privilégient désormais des solutions SaaS qui permettent de concentrer les ressources IT sur les projets à forte valeur ajoutée métier.
Face aux limites respectives des modèles purs SaaS et on-prem, une troisième voie émerge : les plateformes SaaS avec forte capacité de personnalisation. Cette approche hybride combine les avantages techniques du SaaS (infrastructure, maintenance, évolution) avec la flexibilité nécessaire aux besoins spécifiques d'un siège social.
Grâce à ce modèle, les clients disposent d’un outil évolutif tout en bénéficiant de la mutualisation des coûts et en offrant à leurs occupants une expérience unique. Les capacités de personnalisation sont étendues :
Ce modèle répond aux exigences techniques des DSI tout en permettant aux métiers de disposer d'une solution différenciante. L’immeuble devient une digital workplace unique, soutenant l’image de marque de l’entreprise et contribuant à la création d’une communauté soudée.
Que le client choisisse d’utiliser la solution en SaaS mutualisé ou dédié, il bénéficie d’une solution optimale qui offre le meilleur équilibre entre performance technique, maîtrise financière et capacité d'innovation.